PRODUCTION ENERGETIQUE AU BENIN

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L’inévitable contribution des indépendants

Le Bénin affiche aujourd’hui plus qu’hier un déficit énergétique de plus de 200Mw. Pendant ce temps les producteurs indépendants disposent des capacités pour fournir l’énergie nécessaire afin d’inverser la tendance actuelle. Une véritable bouffée d’oxygène pour sortir le pays de la perfusion énergétique…

 

Le secteur énergétique est mal en point au Bénin. Comme en 1998, le déficit de production d’énergie électrique au Ghana et en Côte d’Ivoire affecte le pays par l’entremise de la Communauté Electrique du Bénin (CEB). Les causes : la sécheresse due aux effets collatéraux des changements climatiques et les politiques inopérantes de productions et de fourniture d’énergie depuis les Indépendances. Alors dépendante à 80% du Ghana et de la Côte d’Ivoire pour satisfaire la demande en électricité de ses clients du Togo et du Bénin, la CEB n’importait avant la crise d’avril 2006 qu’une puissance moyenne de 140 Mw du Ghana et de la Côte d’Ivoire sur une demande totale d’environ 200 Mw. Une situation qui s’est dégradée depuis 2006 avec la réduction de façon drastique de 140 Mw à 80 Mw par les deux pays à un moment où la CEB ne tire plus grand-chose de ses propres installations de production : le barrage de Nangbeto connaît un important déficit de production, passant de 53 Mw en continu à 17 Mw hors pointe et de 34 Mw en pointe. Les deux turbines à gaz de Lomé au Togo et de Cotonou au Bénin prévues pour juguler la crise ne fonctionnant que 5 heures par jour, la fourniture d’énergie électrique reste encore insuffisante pour les deux pays. Puisqu’à la CEB, faire tourner en continu les turbines à gaz engendrerait un déficit d’environ 1 milliard Fcfa par mois. Enorme comme perte et insupportable pour la Communauté qui reste et demeure un établissement public, interétatique ayant en charge la production, l’importation et le transport de l’énergie électrique pour la couverture des besoins du Togo et du Bénin. Un statut à la limite pas favorable à l’amélioration de la production et à la fourniture d’énergie par la CEB qui supporte intégralement les coûts de production d’environ 120 Fcfa par Kwh contre un prix de cession de 50 Fcfa le Kwh. Et c’est là l’une des raisons de la faiblesse de la production d’énergie électrique par la CEB. Comme on le voit, la faible capacité de production d’énergie par la CEB est non seulement due à un sous-investissement depuis des années mais aussi et surtout la quasi absence des producteurs privés, créant ainsi une situation de monopole de fait dans la diversification des sources de production et de fourniture d’énergie au sein de l’espace CEB.

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chidjou taofickou