ELECTION 2011,La problématique de l’alternance au Bénin

ELECTION 2011,La problématique de l’alternance au Bénin

ELECTION 2011,La problématique de l’alternance au Bénin

plume 11 du Lundi 27 Septembre 2010Avec la présidentielle de Février 2011, le Bénin s’apprête à vivre un tournant important dans sa jeune expérience démocratique. Alors que le Docteur Boni Yayi s’apprête à solliciter à nouveau l’onction du peuple pour un second quinquennat, l’opposition réunie au sein de l’Union fait la Nation et de la coalition ABT veut offrir aux électeurs béninois une alternance politique en 2011. Cette alternance a-t-elle les chances de prospérer?La question reste posée.

Gilchrist Olympio au Togo, John Fru N’di au Cameroun, Etienne Tshisekedi en République Démocratique du Congo, Alassane Dramane Ouattara en Côte d’Ivoire, Severo Moto en Guinée Equatoriale, Ngarleji Yorongar au Tchad Benewende Sankara au Burkina Faso, Hassan El Tourabi au Soudan, Morgan Tsangirai au Zimbabwe, Alpha Condé de la Guinée. Ce sont autant de noms de célèbres opposants africains qui languissent depuis plusieurs années voire des décennies dans les couloirs de différents pouvoirs. Ils ont le mérite d’être le porte-flambeau des aspirations profondes et légitimes d’une grande partie de leurs peuples. Jusqu’à quand ? Pourrait-on s’interroger quand on sait que trop souvent, ces aspirations ne se concrétisent pas parce que d’une part les victoires électorales leur sont déniées, et d’autre part parce qu’ils prennent de l’âge eux-mêmes, hypothéquant par contrecoup la réalisation des ambitions des jeunes qui leur accordent généralement leur voix et leur sympathie. Au Bénin, il n’y a pas une figure de l’opposition aussi marquée que celles qui mènent en Afrique un combat régulier contre le pouvoir en place depuis au moins dix. Suite à la convocation en février 1990 de la Conférence des forces vives de la Nation par le régime marxiste-léniniste déclinant, une transition d’un an sera instaurée avec Nicéphore Dieudonné Soglo comme premier ministre et le Général Mathieu Kérékou légitimé dans le fauteuil de président de la République par les conclusions de la conférence. Le premier ministre de la transition sera élu président de la République au terme d’un second tour lors du scrutin présidentiel de 1991 face au Général Mathieu Kérékou. Au terme de cinq années d’hibernation, celui-ci reviendra aux affaires à l’issue de la présidentielle de mars 1996 en prenant sa revanche sur Nicéphore Dieudonné Soglo. Ces deux éternels challengers se retrouveront à nouveau en 2001
pour discuter le fauteuil présidentiel. Une fois encore le ‘’Kaméléon’’ sort vainqueur du duel. Pendant dix années, la Renaissance du Bénin, la formation politique du couple Soglo, jouera le rôle de chef de file de l’opposition béninoise pour la reconquête du pouvoir perdu en 1996. Les faits d’armes de cet opposant nommé Nicéphore Dieudonné Soglo, furent les vigoureuses contestations des résultats des présidentielles de 1996 et de 2001 pour laquelle il refusa  même de prendre part au second tour pour lequel il était pourtant qualifié. Se désistant finalement au profit du candidat arrivé en troisième position, Maître Adrien Houngbédji, puis du quatrième Bruno Amoussou qui acceptera finalement de livrer un match amical électoral.Tout comme en 1991 (Nicéphore Soglo) et en 1996 et 2001 (Mathieu Kérékou), ce fut un indépendant soutenu par une alliance de partis politiques qui sera porté au perchoir en 2006. Après deux années de gestion du pouvoir d’Etat, le Mouvement africain pour le développement (Madep) du richissime homme d’affaire Séfou Fagbohoun, la Renaissance du Bénin de l’honorable Rosine Vieyra Soglo et le Parti social démocrate (Psd) de Bruno Amoussou, prendront à partir de 2008 leur distance vis-à-vis du président Boni Yayi suite au remaniement ministériel qui a vu tous leurs représentants éjectés du gouvernement. C’est à partir de cette date que commencent les ennuis du Docteur Boni Yayi. Le 12 mars 2008, au Palais des congrès du Stade de l’Amitié, les formations politiques traditionnelles sonneront le carillon du rassemblement. Ils seront rejoints dans leur combat par le Parti du Renouveau démocratique (Prd) de Maître Adrien Houngbédji  dont la position était jusque là mitigée par rapport au régime du Docteur Boni Yayi avant de faire des tentatives de déclaration d’appartenance à l’opposition. C’est ainsi que naît la coalition de l’opposition dénommée Union fait la Nation (UN). Dirigé par le fin stratège, ancien Président de l’Assemblée puis ancien ministre d’Etat du Général Mathieu Kérékou, Bruno Amoussou, l’UN a pour président d’honneur l’ancien Président de la République,Nicéphore Dieudonné Soglo. La plus importante action posée par ce regroupement de partis politiques de l’opposition est d’être parvenu à faire l’unanimité autour du nom de Maître Adrien Houngbédji, comme candidat pour la présidentielle de mars 2011. D’aucuns avait prédit un clash entre le candidat de la Renaissance du Bénin, Léhadi Vinagnon Soglo et celui du Parti du Renouveau Démocratique (PRD), Maître Adrien Houngbédji. Mais au finish, le jeune

héritier des Soglo acceptera de se retirer de la course avec la promesse ferme d’être le candidat de l’union en 2016.  Le challenger de Boni Yayi au second tour de la présidentielle de mars 2006 a été désigné comme candidat unique de l’opposition, déjouant les pronostics et damant ainsi le pion à ceux qui ne vendaient pas chère la peau de cette coalition politique hétéroclite qualifiée à tort ou à raison de « vieille classe politique » et de « paniers à crabes ».Un piège sans fin.Le score de 75 % réalisé par le candidat Boni Yayi en 2006 a montré combien de fois le peuple béninois avait fain et soif de rupture avec l’ancien ordre politique qui avait cours dans le pays. A la veille de 2006, il y avait un besoin de changement que le Docteur Boni Yayi proposait aux béninois grâce à un projet de société qui rassurait et qui offrait des raisons d’espérer.
Ainsi, au bout d’un mandat marathon plusieurs chantiers de construction d’infrastructures (routes, échangeurs, électrification, eau…) sont achevés ou en phase de l’être. La gratuité la césarienne et de l’enseignement au niveau du primaire, du secondaire et du supérieur, l’autonomisation des femmes par le biais du programme de Micro crédits aux plus pauvres et surtout le reversement des agents contractuels dans la fonction publique et l’amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires béninois sont à mettre également à l’actif du régime du changement.
Les mécontentements et autres frustrations au sein de la majorité présidentielle, le non respect de l’accord de législature dénoncé par une quinzaine de députés du groupe parlementaire G13 et le retrait de la majorité présidentielle des partis Psd, Madep et Rb ont fait perdre la majorité au parlement pour le pouvoir du Docteur Boni Yayi. Les partisans du régime ne sont plus que 33 députés dans un hémicycle qui en compte 83 parlementaires. Depuis le président Boni Yayi gouverne le pays par ordonnance. Plusieurs lois des finances et ratifications d’accords de prêts lui ont été refusées par la nouvelle majorité « mécanique » à l’Assemblée Nationale été refusées par la nouvelle majorité « mécanique » à l’Assemblée Nationale qui a juré plus d’une fois de rendre le pays ingouvernable. Même le rapport d’activité du président de l’Assemblée National a subi la foudre des députés de l’opposition qui l’ont rejeté six fois parce qu’on lui reproche d’être sous les ordres du président Boni Yayi. Mathurin Coffi Nago est même accusé par les députés de l’opposition d’être le 31ème ministre d’un gouvernement qui en compte officiellement 30. Mis en minorité au parlement et malmené par les grèves perlées dans l’administration publique déclenchées dans le cadre de l’affaire Dangnivo, du nom du cadre du ministère des finances disparu depuis le 17 août 2010, ou pour réclamer simplement des primes.Une fois la crise politique et sociale installée dans le pays, les forces politiques de l’opposition se sont cru investi d’une mission qui est celle de susciter une alternance au sommet de l’Etat en 2011. Si la possibilité qu’il ait une alternance est l’une des conditions nécessaires à la démocratie, elle a pour conséquence de renforcer la légitimité de la constitution et l’adhésion des citoyens au régime politique. Contrairement au Sénégal en 2000, au Mali en 2002 et au Ghana en 2009, les conditions pour une alternance politique en 2011 ne sont pas remplies au Bénin. Le Docteur Boni Yayi vient juste au terme d’un premier mandat constitutionnel au bilan flatteur malgré la crise économique et alimentaire de 2008. L’article 42 de la constitution béninoise du 11 décembre 1990 permet au Chef de l’Etat actuel de revenir aux affaires si ses concitoyens lui accordaient à nouveau leur confiance à l’issue du scrutin présidentiel.L’opposition béninoise s’est plutôt empêtrée dans des considérations régionalistes du genre le nord contre le sud, la vieille classe politique contre les jeunes loups du régime du changement, la  classe politique contre la société et les chefferies traditionnelles, les laïcs contre les religieux. Mieux, l’Union fait la Nation, qui a déjà procédé en son sein à une distribution des cartes, ne propose comme seule alternative au pouvoir en place que sa politique du « ôtes toi que je m’y mette ». Même en cas de victoire de l’UN en 2011, il n’y aura aucune alternance idéologique, on assisterait simplement à une gestion différente des affaires de l’Etat et à une conduite différente de la politique nationale. Pour qu’une alternance  idéologique puisse se produire au Bénin, il aurait fallu que les formations politiques de l’opposition d’une part, opèrent une différenciation idéologique nette avec celles au pouvoir et d’autre part, se dotent d’une véritable stratégie de conquête du pouvoir. Ce qui malheureusement est loin d’être le cas dans le landerneau politique béninois où les retournements de veste sont le sport favori des politiciens sans conviction prêts à ravaler leurs vomissures du moment où ils sont appelés à partager le gâteau national. Ainsi, les mêmes qui ont fait partir le président Nicéphore Dieudonné Soglo du pouvoir en 1996 et qui étaient au coté du Général Mathieu Kérékou de 2001 à 2006, se retrouvent avec leurs ennemis d’hier pour former une coalition de l’opposition réclamant le départ de Boni Yayi en 2011. Pourtant la déception notée à l’avènement de la première alternance démocratique du pays en 1996 est encore vivace dans les esprits. Au bout de quelques années de gestion, les béninois qui ont accordé leur suffrage au vieux militaire Mathieu Kérékou et fin stratège politique au détriment du technocrate et développeur Nicéphore Soglo, ont tôt fait de déchanter. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’opposition béninoise qui sera probablement représentée au scrutin présidentiel par Maître Adrien Houngbédji de l’Union fait la Nation et Abdoulaye Bio Tchané de la coalition ABT, invite à nouveau le peuple béninois pour un saut dans l’inconnue. Les ambitions démesurées teintés de régionalisme et de quête d’intérêts particuliers des ténors de la coalition de l’opposition, les réformes politiques et économiques amorcées depuis 2006 et les grands travaux en cours dans tout le pays, font redouter le recul qu’engendrerait pour le pays une alternance inopportune et forcée en 2011. Ce serait juste un dangereux retour en arrière dans la jungle politique béninoise marquée par un fort nomadisme partisan.

Aziz KOTO CHABI

 

enjeux et défis de l’élection présidentielle 2011

Le président sortant, le Docteur Boni Yayi, le regroupement de l’opposition, l’Union fait la Nation, la   coalition    Abt  et    le  groupe    G13  s’apprêtent    à    aller   à   l’assaut de la présidentielle de mars 2011. Mais chacun à son rythme et avec ses armes.

A  quelques  sémaines des élections  présidentielles de 2011, aucune candidature officielle n’est encore rendue publique. Toutefois, tout se jouera sur le bilan politique, économique et social du Docteur Boni Yayi en poste depuis le 06 avril 2006. Du point de vue politique, les différentes échéances électorales ont été respectées avec l’organisation des législatives en 2007 et des communales et locales en 2008. Même si on continue des reprises d’élections partielles dans certaines localités du pays au regard des nombreux recours adressés à la Cour Suprême du fait de l’organisation catastrophique des deuxièmes communales et locales de l’ère du renouveau démocratique.  L’autre avancée notable sur le plan politique est la Liste électorale permanente informatisée (Lépi), actuellement, en cours d’établissement malgré la bataille féroce qu’a dû livrer l’exécutif contre les forces politiques opposées au processus. Mais aujourd’hui les faits viennent donner raison au gouvernement puisque l’opposition regroupée au sein de la Coalition pour la sauvegarde de la démocratie est revenue à la raison et est même devenue le meilleur agent sur le terrain pour l’aboutissement du processus de réalisation de la Lépi. Il n’y a qu’au Bénin où l’exécutif force la main à l’opposition pour obtenir une liste électorale permanente informatisée (lépi).  C’est sur le plan économique et des infrastructures que le changement est le plus perceptible avec le bitumage de plusieurs  routes, la construction d’échangeurs, le pavage et l’assainissement des rues et la construction de centres de santé et d’écoles. Cette offensive sur le plan des infrastructures n’aura été possible que grâce à l’assainissement des finances publiques. Cependant, la croissance économique n’était pas au rendez-vous du fait de la crise énergétique due à la flambée des prix des produits pétroliers  et de la crise alimentaire de 2007 et la crise économique et financière de 2008.Les micro crédits aux plus pauvres, la gratuité de l’enseignement et de la césarienne, l’amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires béninois ont permis de rapprocher davantage le président Boni Yayi de son peuple.Avec un tel bilan, les béninois devraient donner carte blanche pour le renouvellement du mandat de celui qui aurait réussi, du point de vue de certains observateurs, à faire mieux que ses prédécesseurs depuis l’avènement du renouveau démocratique. Cependant, il reste beaucoup à faire sur le plan du renforcement de la gouvernance politique et démocratique et de l’Etat de Droit. Malgré cette embellie sur le plan économique et social du gouvernement du Docteur Boni Yayi, la bataille pour la conquête du fauteuil présidentiel en 2011 s’annonce âpre et serrée. Les jeux sont ouverts Fcbe contre Umpp.De l’avis de certains analystes politiques, la vraie difficulté du Docteur Boni Yayi sur le chemin de sa réélection proviendrait de la cacophonie qui s’observe dans les rangs de ses propres partisans. Un an après l’avènement du pouvoir du changement, l’Alliance Cauris qui l’a porté à la Marina a été rebaptisée Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE). C’est sous les couleurs de cette dernière que les partisans du Docteur Boni Yayi sont allés à l’assaut des législatives de 2007 et les communales et locales de 2008 avec des fortunes diverses.En effet, si les Fcbe, qui ont remporté seulement 35 sièges de députés, ne sont pas parvenus à avoir la majorité confortable au parlement, ils ont tout de même réussi à couvrir le pays d’une déferlante verte grâce à leur écrasante victoire dans les conseils communaux et locaux à travers tout le pays. Face à la crise politique née de la volonté de l’opposition de destituer le président de  l’Assemblée Nationale, proche du pouvoir, et de contrôler le processus d’établissement de la Lépi et les autres institutions de l’Etat dont la majorité des membres est désignée par les députés, la majorité présidentielle a senti la nécessité d’ouvrir ses portes à d’autres forces politiques alliées qui,elles ne voulaient pas se saborder aux Fcbe. Ainsi, fut crée l’Union de la Majorité Présidentielle Plurielle (UMPP) qui regroupe les partis, mouvements et associations politiques déjà membres des Fcbe et les nouveaux alliés. Les nouveaux venus sont pour la plupart de petites formations politiques sans véritable assise nationale comme l’Udd-Wologuèdè de l’honorable Zéphirin Kindjahoundé, l’Undp de l’ancien président Emile Derlin Zinsou, le Cad de Maître Lionel Agbo, le Psb-Banitè de Houdou Ali, le Rund de Idrissou Ibrahima, l’Utd de Martin Dohou Azonhiho, le parti Restaurer l’espoir de Candide Azannai etc. Des querelles de clocher et autres guerres intestines d’intérêt et de leadership n’ont pas tardé à surgir. Il est également reproché au Coordonnateur de l’Umpp, l’honorable Grégoire Laourou, son manque d’initiative et surtout la non tenue de réunions statutaires. Le clash observé le 21 février 2010 dernier au Palais des sports du stade de l’Amité à l’occasion de l’assemblée générale de l’Umpp entre les membres de la même majorité présidentielle a installé une crise de confiance. Depuis, plusieurs formations politiques comme l’Udd-Wologuèdè et l’Undp se sont officiellement retirés de l’Umpp, ce qui consacre la division au sein du camp présidentiel à la veille du scrutin de 2011.C’est dire donc que la majorité présidentielle ne facilite pas la tâche au Docteur Boni Yayi, qui en plus de se concentrer pour régler la crise sociale qui s’est installée dans le pays et de faire face aux tirs nourris de l’opposition unifiée, doit régler les querelles de chapelle de sa famille politique.

L’opposition ou l’union retrouvée.

L’un des plus sérieux  challengers du président Boni Yayi à la présidentielle sortira des rangs de l’opposition. Depuis la convention  nationale des 30 et 31 janvier 2010, l’Union fait la Nation (Un) qui regroupe d’anciennes et grandes formations politiques du pays telles que le Prd de Maître Adrien Houngbédji, le Psd de Bruno Amoussou, le Madep de Séfou Fagbohoun, la Rb du président Nicéphore Dieudonné Soglo et Force Clé de Lazare Sèhouéto, ne cesse de resserrer ses rangs. Mieux les intentions professées, les actes et la démarche choisie rapprochent, chaque jour un peu plus, les acteurs de l’Un vers la concrétisation de la candidature unique. Les différents scores réalisés par ces partis depuis l’avènement du renouveau démocratique et surtout à la faveur des dernières élections présidentielle, législative et municipale de 2006, 2007 et 2008, doivent inspirer respect et méfiance à tout adversaire averti. La crise politique née de la perte de la majorité par la mouvance au parlement et celle sociale avec les grèves perlées dans les secteurs de la santé et de l’éducation et l’abrogation récente de la loi sur la Lépi, font dire à d’aucuns que tout est actuellement favorable à l’opposition.  Les antécédents politiques entre les ténors de ce regroupement, font dire à d’aucuns que cette coalition de l’opposition ne tiendra que le temps que les débats sérieux soient engagés. Mieux, les ambitions clairement affichées de Maître Adrien Houngbédji et de Léhady Soglo pour être le candidat unique de l’union font planer à tout instant des menaces d’implosion sur le groupe. Tous ces atermoiements autour du choix du candidat unique font dire aux détracteurs de l’Union fait la Nation qu’il s’agit d’un marché de dupes plutôt que d’une machine à conquérir le pouvoir. De même, en dehors des récriminations de régionalisme, de guerre civile, de mauvaise gestion et de la conduite non consensuelle du processus de la Lepi, ressassées à longueur de journée, aucune alternative en terme de programme ou de projet de société n’est proposée au peuple par les ténors de l’Union fait la Nation. Comme quoi, ‘’débarrassons nous de Yayi, après on verra quoi faire’’. A la surprise générale, l’opposition au régime en place est parvenue le 9 avril dernier à désigner le président du Parti du renouveau démocratique (Prd), Maître Adrien Houngbédji comme son candidat à la présidentielle de mars 2011. Au terme des accords pour parvenir à ce consensus, les trois candidats à la candidature unique représenteront l’union aux trois prochaines élections présidentielles. Ainsi après Adrien Houngbédji en 2011, Léhady Soglo de la Rb et Séverin Adjovi du Rdl-Vivoten porteront respectivement les couleurs de l’Union fait la Nation en 2016 et 2021. Pour la première fois de l’histoire des jeunes démocraties africaines, l’opposition est parvenue à faire le consensus autour d’un candidat  et à déclarer la mort clinique des anciennes formations politiques telles que la Rb, le Prd, le Psd, le Madep, Force Clé et le Rdl-Vivoten afin de crédibiliser leur initiative. De même, ceux qui châpeauteront les structures de campagne sont déjà connus et ont à leur tête le premier adjoint au maire de Cotonou, Léhady Soglo. Donnant raison à ceux qui estiment que les vieux briscards de la scène politique nationale veulent revenir aux affaires pour se partager le gâteau, tous les postes ministériels et de Directeurs généraux de sociétés d’Etat ainsi que les membres du bureau de l’Assemblée Nationale sixième législature sont déjà connus. Ainsi, Bruno Amoussou sera le prochain président du parlement béninois tandis que Léhady Soglo est annoncé pour être le futur argentier national. Au regard du partage du pouvoir auquel se livre l’opposition, on est en droit de se demander sur quoi compte l’opposition pour afficher un tel triomphalisme à encore dix mois de la présidentielle de 2011. L’arithmétique mécanique qui consiste à additionner les scores réalisés par chacun des partis membres de l’Union fait la Nation au cours des dernières élections pourraient se révéler comme une illusion pour des politiciens avides de pouvoir.

La coalition Abt en embuscade.

Depuis leur sortie officielle du 06 mars 2010, les partis, mouvements et associations politiques réunis au sein de la Coalition Abt sont de plus en plus pris très au sérieux aussi

bien par les partisans du régime que par les ténors de l’opposition. Ce regroupement est né, d’après ses concepteurs pour susciter, soutenir et prendre le pouvoir aux côtés du candidat Abdoulaye Bio Tchané (Abt). De simples rumeurs, la candidature de l’actuel président de la Banque Ouest Africaine de Développement (Boad) est en train de prendre corps. Ses partisans ratissent actuellement large pour rassembler le plus de personnalités, de partis et de mouvements politiques possible afin de mettre les chances de leur côté. L’un des avantages du présidentiable Bio Tchané est le capital de sympathie qu’il a acquis auprès des personnalités politiques de tous les bords et de simples citoyens en raison son combat contre l’enrichissement illicite des douaniers et pour l’assainissement des finances publiques lorsqu’il a occupé le prestigieux poste d’argentier national. Cela fait dire même à certains qu’il pourrait être le candidat de consensus de l’Un au cas où les tractations achopperaient autour de Maître Adrien Houngbédji et de Léhady Soglo. Son passage au gouvernement du Général Mathieu Kérékou de 1998 à 2000 au poste de Ministre des finances et de l’Economie lui a permis de nouer de solides relations avec l’ancien président de la République. Cette proximité avec le Général Mathieu Kérékou n’est pas rien dans le contexte actuel où l’homme continue de garder une côte de popularité très élevée auprès des béninois toutes les conditions sociales, de tous les bords politiques et de toutes les confessions religieuses. Un mot d’ordre de vote du vieux militaire en faveur de son ancien ministre, risquerait à coup sûr de faire basculer l’issue du scrutin en faveur d’Abt.     De même, les partisans de Boni Yayi ont peur que les mêmes causes produisent les mêmes effets. En effet, le poste de Président de la Boad est en passe de devenir l’ascenseur pour parvenir sur le fauteuil de président de la République. Après le cas Boni Yayi, son successeur à la Boad pourrait également être également être celui à qui il passera le témoin à la tête du pays.Cependant, le profil des tous premiers soutiens à la candidature d’Abdoulaye Bio Tchané n’est pas de nature à rassurer l’électorat du candidat. En effet, composés d’anciens ministres et députés paumés qui sont riches d’une carrière politique peu glorieuse et traînent derrière eux des casseroles, les défenseurs de la candidature du président de la Boad veulent saisir cette aubaine pour rebondir au devant de la scène politique nationale et pour se refaire une santé financière. La plupart sont à la tête de petites formations politiques comparables à des clubs électoraux, ce qui n’est pas du goût des poids lourds politiques qui n’entendent pas se mêler à ce panier à crabes dans le cadre de leur soutien à la candidature d’Abt.

Le G13 en faiseur de roi

« Chacun de nous a son candidat au sein du G13 », disait il y a quelques jours, au détour d’une émission télévisée, l’honorable Saka Fikara, membre du groupe G13. C’est dire combien la déconfiture est très prononcée au sein de l’inter-groupe parlementaire G13. D’ailleurs le rapprochement entre l’honorable Saka Fikara et l’Union fait la Nation relève du secret de polichinelle. De même, les honorables Valentin Houdé, Antoine Dayori, Nassirou Arifari Bako et N’dah Antoine N’dah ne cachent plus qu’ils flirtent avec le régime en place.D’autres par contre, comme les honorables Issa SALEY, Edmond Agoua, Cyriaque Domingo et Léon Ahossi, s’activent pour une candidature interne au sein du G13

Une position difficilement conciliable quant on sait que les clivages qu’il y a dans ce groupe très hétéroclite, créée à l’origine pour régler un problème ponctuel qui est celui de constituer un moyen de pression à l’encontre du gouvernement Docteur Boni Yayi.La coalition Abt recrute également certains de ses ardents défenseurs au sein du G13 comme les honorables Wallis Zoumarou et Issa Salifou ‘’Salé’’ qui ne font pas ombrage de leur amitié pour le président de la Banque Ouest Africaine de Développement et de leur soutien pour sa candidature.Enfin, certains membres du G13 se réservent encore et attendent le dernier moment pour se prononcer en faveur de telle ou telle autre candidature.Mais, il est une chose que le soutien du G13 à une candidature au second tour de la présidentielle de 2011 sera déterminante pour l’issue du scrutin. Pour la première fois depuis l’avènement du renouveau démocratique en 1990, le futur président de la République du Bénin pour le quinquennat 2011-2016 sortira de ces quatre blocs et non plus de la kyrielle de candidatures enregistrées en 2001 (17) et en 2006 (26). Cependant, le président sortant, le Docteur Boni Yayi part avec les faveurs des pronostics au regard du fait que c’est lui qui a un bilan à défendre et surtout parce que sa candidature est déjà connue de tous au  moment où on assiste à des atermoiements dans les trois autres blocs.

Les chantiers du vainqueur

Les défis sont nombreux pour celui qui sortira gagnant de la présidentielle de mars 2011. Il aura par exemple pour devoir de poursuivre avec les réformes engagées depuis avril 2006. Ainsi avec la création du ministère en charge de la réforme administrative et institutionnelle, la fonction publique est en passe d’être guérie des maux qui la minent. Pour une administration de développement et performante, le gouvernement du Docteur Boni Yayi mène actuellement une lutte sans merci contre l’absentéisme, le retard et la lourdeur administrative. La lutte contre la corruption dont le top a été donné avec les audits dans l’administration publique et la marche verte du Chef de l’Etat, ne faiblit pas. Mieux, l’Inspection générale d’Etat (Ige) dirigée de mains de maître par Alidou Koussé, a levé plusieurs lièvres depuis qu’elle a été mise aux trousses de plusieurs services d’où se dégageait des odeurs de mauvaise gestion. La plus importante des réformes institutionnelles à l’ère du changement reste la relecture de la constitution du 11 décembre 1990 dont les conclusions ont été remises, par la commission créée à cet effet, au Chef de l’Etat qui les a transmises à son tour à l’Assemblée Nationale. Vieille de vingt ans, la loi fondamentale béninoise est le fruit du consensus qui a régné à la conférence des forces vives de la Nation de février 1990.La poursuite de l’assainissement des finances publiques et l’amélioration du taux de croissance du pays sont autant de défis qui passent par le relèvement du secteur cotonnier, les réformes portuaires, la diversification de l’agriculture et la performance au niveau des régies financières. Sur le plan socio-culturel, les acquis du régime du changement parlent d’eux-mêmes avec le programme de micro crédits aux plus pauvres, la gratuité de l’enseignement primaire et de la césarienne, le milliard culturel accordé aux artistes et l’amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires notamment les enseignants. Tous ces chantiers à relever font qu’il faut à la tête du pays en avril 2011 un homme de défis ayant déjà fait ses preuves et qui est nanti d’un certain nombre de valeurs comme l’intégrité, le patriotisme et l’ouverture d’esprit. Il sera donc difficile en l’état actuel des choses que l’opposition béninoise, notamment l’Union fait la Nation, relève ces défis auxquels elle ne semble pas préparée. Dans la politique de « ôtes-toi pour que je m’y mette » à laquelle se livre les ténors de l’opposition, l’Un aura du mal à apporter une alternative crédible au peuple béninois si son programme est de chasser simplement Boni Yayi du pouvoir.

Aziz KOTO CHABI

 

Réhabilitation du carrefour de Dassa et de l’aménagement des voies connexes

LA BIDC OCTROIE 3,5 Milliards au Bénin

Quelques jours seulement après son approbation par le conseil d’administration de la BIDC, le projet de réhabilitation du carrefour de Dassa et de l’aménagement de voies connexes au Bénin se met en œuvre grâce à une aide financière de 4,467 millions d’Unité de Compte (UC), soit près de 3,5 milliards de FCFA octroyé par la Banque.

Les documents de cet accord ont été signés à Cotonou, la capitale béninoise par M. Narcisse Christian Adovelande, président de la BIDC et le ministère béninois des Finances et de l’Economie. C’était en présence du ministre délégué auprès du président de la République chargé des transports publics et des transports aériens.
Une fois de plus la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) apporte son appui au développement des infrastructures routières au Bénin. C’était au terme d’une convention de prêt signée entre la banque et le gouvernement béninois.
Par cet accord de prêt, la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC), met à la disposition du Bénin, une enveloppe financière de 4,467 millions d’Unité de Compte (UC), équivalente à 3,5 milliards de FCFA environ, destinée à la réalisation du projet de réhabilitation du carrefour de Dassa et de l’aménagement des voies connexes.
Le coût global du projet est destiné à 5,575 millions d’Unité de Compte (UC), équivalent à 4,37  milliards de FCFA environ. A travers cette convention, la BIDC concourt au financement du projet à hauteur de 80% et le Budget National du Bénin à hauteur de 20% pour un montant de 867 millions de FCFA environ. Concrètement, ce concours financier porte les interventions de la BIDC au Bénin, dans le domaine des infrastructures routières, sur la période 1983-2010 à la somme de 45,077 millions d’Unité de Compte (UC), environ 35,317 milliards de FCFA.

Assurer la compétitivité du corridor routier béninois

Le projet, objet du présent financement de la BIDC permettra de réhabiliter le carrefour de Dassa et d’aménager les voies connexes qui présentent en section courante, des parties de chaussée dédiées à la circulation variant entre 3 et 4 mètres, avec les points critiques.
Le  carrefour de Dassa situé à 200 Le projet contribuera de façon substantielle à fluidifier la circulation et à réduire considérablement le nombre d’accidents à ce point du trafic. Il facilitera la création d’activités génératrices de revenus au niveau local ainsi qu’il jouera un rôle diffus et structurant dans la croissance économique nationale, contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté.
La réalisation de projet de réhabilitation du carrefour et de l’aménagement de ses voies connexes ainsi que la contribution du parking de Dassa permettront entre autre de contribuer à la facilitation du transport de transit, d’améliorer la sécurité routière et le confort des usagers. Le projet va contribuer également à réduire les coûts d’exploitation des véhicules,  à optimiser les échanges commerciaux et à contribuer au renforcement et à la modernisation du réseau routier.
Toute chose qui concourt à l’amélioration de la compétivité du corridor béninois au niveau sous-régional et des conditions de vie des populations ainsi qu’au renforcement de l’intégration régionale. Au regard des objectifs visés, « la BIDC, en acceptant de contribuer au financement de ce projet, a donné une fois encore, la preuve de son rôle d’instrument de développement ainsi que de son engagement en faveur de la promotion de l’intégration économique de ses Etats membres», a affirmé le président de la BIDC, M. Narcisse Christian Adovelande.
Conscient du rôle important que joue la BIDC dans le développement de ses Etats membres, M. Adovelande a réitéré la disponibilité de la banque à « œuvrer au renforcement de la coopération exemplaire qui existe entre le Bénin et la banque en apportant notamment notre concours pour la mise en œuvre des projets structurant en général et particulièrement tout projet visant les infrastructures routières du Bénin ».
Pour sa part, le ministre de l’économie et des finances du bénin, a exprimé sa gratitude aux responsables de la BIDC pour leur précieux concours au développement du pays. Selon lui, « la mise en œuvre de ce projet traduit la volonté du gouvernement du Dr Boni Yayi, de sortir les populations rurales des méandres de la pauvreté par l’amélioration de leurs conditions de vie à travers le désenclavement des localités environnantes ».
Aussi, a-t-il assuré que des dispositions sont prises pour la mise en œuvre rapide du projet, selon les règles de l’art. Faut-il encore le rappeler, le Bénin a entrepris depuis 2006 un vaste programme de modernisation de ses infrastructures routières.
Mahmed AKAMBI

Réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement : La BIDC joue sa partition

A moins  de  5 ans  de  la  date  butoir  de   l’atteinte  des  objectifs  du  millénaire  pour le développement, l’Afrique peine toujours à trouver des capitaux pour financer les investissements dans les projets de développement. Pourtant, le continent noir, à la traine  du monde, regorge de potentialités en termes de consommateurs, de production de matières de base mais aussi de possibilités de transformation et de traitement des produits.

En  Afrique de l’ouest, les dirigeants ont depuis longtemps compris que l’émergence  économique et social de la sous- région est lié à l’accroissement des investissements, tant dans le secteur public que privé. Aussi, le traité portant création de la CEDEAO a-t-il institué également le fonds de coopération, de compensation et de développement de la CEDEAO  (Fonds de la CEDEAO) en tant qu’instrument financier de la communauté. Le souci de renforcer les ressources financières du fonds à travers l’ouverture de son capital aux partenaires non régionaux et de diversifier ses activités opérationnelles, notamment  par un appui plus marqué au secteur privé, a conduit à la transformation du fonds de la CEDEAO en un groupement bancaire dénommé « Banque d’investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) devenue opérationnelle le 1er janvier 2004 En 2000, les Etats membres des Nations Unies s’étaient engagés sur huit objectifs à atteindre d’ici 2015 : réduire l’extrême pauvreté et la faim, assurer l’éducation primaire pour tous, promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH/sida et le paludisme, assurer un environnement durable et mettre en place un partenariat mondial pour le développement.  A mi-parcours, les progrès sont très inégaux selon les régions, l’Afrique subsaharienne étant en retard quel que soient les indicateurs pris en compte. Des facteurs exogènes comme la crise économique et financière a rendu encore plus difficile le respect des OMD en Afrique qui soufre à mobiliser les ressources pour son développement.
La crise qui a réduit drastiquement l’aide internationale en direction du continent, a mis à mal les progrès qu’avait commencés à enregistrer l’Afrique. Selon les spécialistes des questions de développement, il est clair que l’engagement de doubler l’aide à l’Afrique d’ici 2010, pris par les pays riches, ne sera pas honoré.  Qui plus est, la part de l’Afrique dans le total de l’aide publique au développement (APD) mondial a été ramenée à plus de 40% en 1990 à environ 30-35% depuis 2000 alors même que la proportion de pauvres en Afrique par rapport à la même population dans le monde a augmenté, et devrait atteindre environ 40% en 2015.
S’il est indispensable que les pays riches doivent donc accroitre la part de l’APD destinée à l’Afrique, les Etats Africains doivent de redoubler d’effort au sujet de l’intégration régionale, parvenir à mobiliser les ressources internes et être moins dépendants de l’aide extérieure pour financer le développement de la CEDEAO (BIDC).
La vision est de faire de BIDC, la première banque régionale de financement de l’investissement et du développement en Afrique de l’Ouest, une puissante institution financière de promotion et de financement du secteur privé, un véritable instrument de lutte contre la pauvreté, de création de richesse et de promotion de l’emploi en vu du bien- être des populations de la région.Après six ans d’activité, la banque affiche un résultat globalement satisfaisant. Fondamentalement BIDC est stratégiquement positionnée sur le segment du financement des infrastructures dans les domaines de la télécommunication, de l’énergie, de l’industrie, des transports, de l’environnement et des ressources naturelles. Ses interventions couvrent aussi bien le secteur public que le secteur privé. Au niveau du secteur public, la banque accorde la priorité aux projets d’infrastructures économiques de base. En effet, ces infrastructures  dont la construction incombe à l’Etat, constituent des supports à la production. Elles contribuent à la rédaction des couts des facteurs et au renforcement de la compétitivité du secteur, ce dernier étant le catalyseur de la croissance, de la création d’emplois et de richesse dans les Etats. En ce qui concerne le secteur privé, la BIDC se focalise sur le développement des capacités de production, l’amélioration de la qualité, de la compétitivité et de la diversification des industries et des services.La BIDC s’est engagée dans le financement du commerce intra-régional afin de favoriser les échanges entre les Etats membres de la communauté. Elle apporte aussi son soutient à l’agriculture en vue de permettre aux Etats membres de la communauté d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.Enfin, elle s’est inscrite dans la promotion et le financement les projets du MDP (Mécanisme de Développement Propre), notamment les projets relatifs à l’efficacité énergétique, aux énergies renouvelable et au marché du carbone à travers sa contribution à la création d’infrastructures d’intégration régionale ou tout autre projet de développement de la communauté par le financement de programmes spéciaux.
La BIDC à l’heure du bilan.Du 1er Janvier 2004, date du démarrage effectif de ses activités opérationnelles, au 31 décembre 2009, le conseil d’administration de la BIDC a approuvé l’octroi en faveur des Etats membres de la communauté, de quatre-vingt-dix-sept (97) concours financiers pour un montant total de 626,32 millions d’UC équivalant à 981,88 millions de dollars EU. En 2009, le produit net bancaire est ressorti à 8,801 millions d’UC après une hausse exceptionnelle en 2008, où il s’était établi à 53,674 millions d’UC à la suite de la plus value perçue sur la cession des titres EIT (Ecobank Transnational Incorporated). Les baisses enregistrées au cour des exercices 2005 et 2006, sont dues à la chute des taux de placement et à l’incidence des charges financières relatives à l’emprunt obligatoire contracté en 2006 sur le marché financier régional de l’UEMOA.Pour la troisième année consécutive, le résultat d’exploitation est ressorti excédentaire de 1,707 millions d’UC après la performance exceptionnelle de 39,804 millions d’UC en 2008. Les pertes enregistrées au des exercices 2005 et 2006 sont imputables à l’augmentation des généraux et des autres charges liées à l’activité de la banque.Depuis 2007, le résultat net de la banque est redevenu bénéficiaire, s’établissant à 1,336 millions d’UC après un excédent de 40,657 million d’UC en 2008.  Selon les données, la masse bilancielle de la banque est passée de 129,377 millions d’UC au 31 décembre  2004 à 207,670 millions d’UC à la clôture de l’exercice 2009, soit une progression de 60,5%. Cette situation résulte essentiellement du renforcement du portefeuille de prêts et de l’augmentation des fonds propres.
En effet, l’encours des prêts  représente 57% du total bilan au 31 décembre  2009 contre 21% à la fin  2004. Cette situation résulte de l’accroissement des activités opérationnelles de la banque pendant la période. Les fonds propre de la banque ont connu une évolution de 30,3%imputable à l’accroissement du capital libéré, ressorti à 123,473 millions d’UC en 2009 contre 108,770 millions d’UC en 2004, enregistrant ainsi une hausse de 13,5%. Quand aux réserves libres, elles sont passées de 0,610 millions d’UC en 2004 à 29,278 millions d’UC à fin 2009. Depuis la transformation du fonds de la CEDEAO en banque, la BIDC s’est engagée dans les opérations d’octroi de garanties aussi bien pour les émissions d’emprunts obligatoires sur les marchés financiers de la sous région que pour les investissements directs étrangers. L’encours des engagements de la banque s’élève à 33,732 millions d’UC au 31 décembre 2009.Pour l’avenir.La BIDC s’attellera à poursuivre la mission qui lui a été assignée par les chefs d’Etat de la CEDEAO, en contribuant à l’essor économique et social de l’Afrique de l’ouest à travers le financement des projets et programme de la CEDEAO et des Etats membres. L e volume de financement de projets envisagés pour les cinq prochaines années avoisine 1,5 milliards de dollars EU, soit environ 300 millions de dollars EU par an.S’agissant des interventions sectorielles, la priorité dit-on sera accordée aux infrastructures, conformément au positionnement stratégique de la banque, afin d’accroitre la productivité du secteur privé et de contribuer à l’émergence d’un environnement favorable à une croissance économique durable dans la sous région. Ainsi, plus de la moitié des ressources prévues sera consacrée à ce secteur. Les interventions de la banque couvriront également d’autres secteurs tels que le développement rural, l’environnement, l’agriculture et le développement des énergies renouvelables. En outre, la banquer continuera de soutenir le secteur privé et le commerce intra-régional. Quarante pour  cent de ses interventions seront destinées à ces activités. Elle se focalisera sur les capacités de la production, l’amélioration d e la qualité de la compétivité et de la diversification des industries et des services. Aussi, la banque soutiendra t-elle la mise en place des programmes en faveur des PME/PMI, et apportera son appui aux initiatives qui favorisent l’amélioration du climat des affaires  ainsi que la promotion du partenariat public-privé. Le directoire s’engage à renforcer la coopération de la banque avec ses partenaires afin de consolider la complémentarité et la synergie de ses actions, dans le cadre des activités. Il veillera également à une maitrise toujours plus accrue de sa gestion administrative et financière et au relèvement significatif du niveau de ses interventions.En dépit de l’incidence de la crise financière sur les économies africaines, marquées par la baisse des flux des échanges commerciaux, la montée de l’inflation et de la rareté ses capitaux étrangers, la BIDC s’emportera à atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée en de termes de mobilisation de ressources financières et de financement des projets publics et privés au sein de la sous-région. Dans cette optique, l’appui des Etats membres de la CEDEAO,   des bailleurs de fonds et des partenaires au développement lui permettra de donner l’impulsion nécessaire à ses activités opérationnelles, gage de la réussite de la mission qui est la sienne, en l’occurrence la promotion du développement économique des Etats et la réduction de la pauvreté pour le bien être des populations de la région.

Mohamed AKAMBI

Inclusion financière et réduction de la pauvreté : L’envol du Fonds National de la micro-finance

En moins de quatre ans d’exercice, le Fonds National de la Miro finance (FNM) force l’administration de par la diversification de ses produits et de l’accroissement de leur pertinence dans la promotion de l’inclusion financière orientée vers les impacts sociaux significatifs.

Les résultats du plan stratégique de première génération du FNM, qui arrive à échéance au 31 décembre 2010, dénotent d’un bilan encourageant, malgré les difficultés de parcours liées aux « errements de jeunesse ».Créé  pour renforcer les capacités financières et opérationnelles des Institutions de Micro Finance (IMF) afin de rendre accessible à tous les produits et services nécessaires pour le développement d’activités de croissance, le FNM depuis 2006, renforce son positionnement stratégique et la pertinence de ses interventions en tant que mécanisme de la promotion de micro finance, l’une des options sur lesquelles le  gouvernement béninois fonde sa politique de lutte contre la pauvreté et le développement à la base.Les chiffres parlent d’eux-mêmes.Le Micro Crédit aux Plus Pauvres (PCPP) initié par le FNM pour rendre économiquement active la masse laborieuse pauvre afin de créer une bonne articulation entre eux et le secteur de la micro finance a enregistré de 2007 à 2010 des dotations de fonds d’un montant total de 41 milliards 02 millions  734 mille FCFA pour 1 million 245 mille. 560 micros crédits octroyés. Une dizaine de partenaires stratégiques (institutions financières et bancaires), au regard de la     crédibilité et de l’engagement dont jouit le fonds, sont activement impliquées dans la mise en œuvre du programme qui a impacté, économiquement et socialement 765.767 bénéficiaires.En terme de refinancement, le FNM a mis en place 7,40 milliards  de FCFA dont un montant de 6 milliards   688 millions de FCFA a été décaissé pour renforcer les capacités financières des Institutions de Micro Finance (IMF). Actuellement, des dizaines IMF bénéficient des interventions de refinancement du FNM, une manne précieuse qui leur permet d’offrir des produits diversifiés, à conditions adaptées aux besoins des populations. Le Fonds National de la Micro Finance a également octroyé 2 milliards 270 millions de FCFA à treize (13)  IMF pour le Financement des Activités Agricoles en milieu Rural (FAAR) la promotion des Activités Génératrices de Revenus (AGR) fait aussi partie des prérogatives du FNM. Un montant total cumulé de 1 milliard 389 millions 788 milles FCFA est donc mis à la disposition de huit (8) IMF à titre de Fonds d’Appui à la Solidarité Nationale et Action Sociale (FASNAS). A cette panoplie d’interventions s’ajoute le programme «  renforcement des capacités et appui institutionnels » aux fins d’accroitre la capacité d’intervention des IMF : plus de 600 agents des partenaires formés pour près de 195 millions 298 milles 885 FCFA d’investissement !Le fonds national de la micro finance, mise en place depuis 2006, procède du choix stratégique des autorités béninoises de promouvoir un secteur financier inclusif orienté vers l’impact. Cet impact, c’est d’accompagner les Institutions de Micro Finance (IMF) à diversifier leurs produits et services, à favoriser leur accès aux couches exclues du système financier classique et à personnaliser les services offerts. Financé essentiellement sur les ressources du trésor national béninois le FNM élargit au fil des ans le pannel de ses produits et services de plus en plus pertinents afin de jouer véritablement son rôle d’acteur majeur de la micro finance et d’instrument essentiel dans la stratégie de réduction de la pauvreté.

Quel Bilan du Dispositif National Spécifique d’Appui à la Micro Finance ?

L’expérience du Fonds National de la Micro finance en matière d’inclusion financière mérite d’être explorée dans toutes ses composantes pour mieux apprécier à sa juste valeur son impact sur tous les compartiments socio-économiques du Bénin.Les analyses économiques et financières font ressortir un intérêt sans cesse exprimé de toutes les banques et autres acteurs financiers à être impliqués dans une collaboration avec le Fonds National de la Micro finance. C’est dire que le FNM fait preuve de crédibilité et de pertinence et jouit véritablement de l’engouement des acteurs financiers.Aussi, en 2010, a-t-il été enregistré un accroissement remarquable du nombre d’acteurs appuyés : 58 institutions de micro finance sont concernées pour 821 538 personnes touchées,  toutes interventions comprises. Il convient de rappeler que le FNM a été conçu pour combler les lacunes spécifiques, corriger les disfonctionnements dans le système de la micro finance afin d’en faire un véritable levier de développement. A cet effet le FNM intervient dans trois axes principaux à savoir :
– le refinancement et la ligne de crédit aux IMF afin de résoudre le problème de non disponibilité de ressources financières suffisantes et à des conditions adaptées aux besoins des populations ;
-le renforcement des capacités et l’appui institutionnel aux acteurs de la micro finance dans le but de permettre la durabilité et la pertinence des activités et enfin ;
-la sécurisation des opérations de micro finance ;Le Renforcement et la Ligne de Crédit, la Principale Intervention du FNM.La ligne de crédit, par définition, consiste à l’allocation de fonds destiné à l’exécution des programmes visant des objectifs socio-économiques précis et orientés vers des cibles bien catégorisés.Par contre, le refinancement est relatif à la mise à disposition de ressources financières à des conditions bien étudiées en termes de taux, de durée et de périodicité de remboursement, de manière à permettre aux institutions de micro finances de pouvoir financer à moyen et long termes des activités créatrices de valeur ajoutée et d’emploi.Alors, de 2006 à aujourd’hui, quel bilan peut-on établir en termes de ligne de crédit octroyée par le FNM ?      Intégrer une large part des populations démunies dans le circuit productif avec le programme Micro Crédit aux Plus Pauvres (MCPP)Faut-il rappeler que l’objectif général du programme MCPP est de rendre économiquement actives, à travers la mise en place de micro-crédit et de divers services d’accompagnement les populations les plus pauvres. Il s’agit donc de fournir à cette masse laborieuse pauvre des services d’encadrement susceptibles de développer en elle une capacité de gestion d’Activités Génératrices de Revenus et de mettre à la disposition de celles-ci du micro-crédit destiné au développement d’Activités Génératrices de Revenus. La cible est essentiellement composée des populations des 77 communes du Bénin ayant un besoin financier d’au plus 30.000 FCFA pour démarrer une activité génératrice de revenus. Mise en œuvre par le FNM qui s’appuie sur les partenaires stratégiques (banques, IMF) chargés d’atteindre les cibles et les micro-crédits, le MCPP permet donc de développer au niveau des plus pauvres une capacité de gestion.Finalité : assurer à terme au niveau des bénéficiaires une capacité de

gestion, afin d’une part d’assurer à terme au niveau de ses bénéficiaires une culture de l’entreprenariat et l’habitude du remboursement du crédit,  mais aussi de tirer des revenus conséquents de leurs activités pour améliorer leurs conditions de vie. Les différentes phases du programme MCPP Considéré comme une réponse directe à la forte demande financière non satisfaite et, comme une opportunité aux pauvres de pouvoir se prendre en charge, le MCPP a enregistré au 30 septembre 2010 un total des dotations de 14 milliards de FCFA pour le fonds de crédit et 3,220 milliards de frais de gestion. Quant aux réalisations en terme de décaissement elles s’élèvent à un total cumulé de 44 579 542 219 FCFA dont un total cumulé de 42 milliards 702 millions 180 mille 136 FCFA. En mettant en rapport le montant injecté de 42 milliards 702 millions 180 mille 136 FCA et la dotation réelle de 14 milliards de FCFA en termes de ligne de crédit, les analystes financiers dénotent un coefficient de rotation de 3,05 qui illustre le niveau de recyclage des remboursements. C’est la preuve que le Directeur Général du FNM s’attèle à améliorer le niveau de recyclage des remboursements de crédit. C’est du reste ce qui a permis de continuer à tourner le programme MCPP depuis 2008 sans aucune nouvelle dotation de ligne de crédit. En termes de taux de pénétration des plus pauvres par le programme PCPP,  C’est à dire du nombre de bénéficiaires effectifs par rapport au nombre de plus pauvres dans une localité (département), les données statistiques révèlent un taux moyen  de pénétration   de 20,19% en tenant compte de l’incidence de pauvreté humaine (IPH).Les responsables du FNM se disent satisfaits de cette performance réalisée pour 3 ans d’activités. Toute fois, ils émettent des réserves quant à la pertinence de cette analyse basée sur l’indice de pauvreté humaine, au regard des anomalies  constatées dans les données concernant certains départements.Le  % des pauvres atteints par le MCPP ayant eu le 1er crédit et l’indice de pauvreté humaine par département Comme l’indique le graphique, les plus pauvres couverts sur le total des plus pauvres de chaque département sont les plus faibles dans les départements véritablement plus pauvres comme Alibori (taux de convertisse 9,4% pour un IPH de 61,2%  soit près de 6 fois moins faible que l’indice de pauvreté humaine). Ce qui veut dire que sur 6 habitants supposés plus pauvres de ce département, seul un individu est impacté par le programme MCPP. Par contre dans le département du Littoral, la population impactée(46,5%) représente près de trois fois la population statistique considérée comme les plus pauvres (16,9%) Les analyses expliquent ces situations « atypiques » par plusieurs raisons pratiques dont les indicateurs de pauvreté et donc plus précisément l’indice  de pauvreté humaine. Selon eux les limites de cette analyse résident dans le fait que ce n’est pas tous ceux qui sont pris en compte dans l’indice de pauvreté qui sont potentiellement actifs. Par ailleurs, il est possible que ceux qui sont impactés par le MCPP ne sont pas nécessairement tous concernés par ceux qui sont pris en compte dans le calcul IPH.Tout compte fait, le FNM recherche les meilleures stratégies pour corriger les insuffisances constatées dans ce programme d’action sociale de masse aussi complexe qu’est le MCPP. Toutefois, au-delà de cette guerre de chiffre, l’analyse qualitative des résultats du MCPP dégage une nette satisfaction des bénéficiaires  et un impact social avéré. Sur la base des études menées par des experts et cabinets indépendants, il ressort que 98% des bénéficiaires enquêtés sont satisfaits du programme
Seulement 1,6% des bénéficiaires se disent resté sur soif, au motif que le montant alloué serait insuffisant pour démarrer une activité. Par contre, environ 1% des bénéficiaires ont avoué créer leur activité (élevage, restauration) à partir du crédit reçu grâce au MCPP.Des autres indicateurs révélés par l’étude, on découvre que 64,3% DES bénéficiaires sont des couples en ménage. Sans doute le MCPP contribue au renforcement des relations conjugales par une participation plus active aux charges du foyer.Au regard des autres résultats le MCPP se positionne comme un instrument de promotion sociale (activité génératrice de revenu), Un mécanisme du genre et d’autonomisation progressive (92,6% des bénéficiaires sont des femmes contre 7,4% d’homme) etc.

Lévier du Développement

Comme on le constate, le programme Micro Crédit aux Plus Pauvres joue un rôle de levier de promotion socio économique. Mais il ne constitue pas le seul programme des lignes de crédit du FNM, car ne touchant pas certaine s catégories de personnes comme celles encadrés par les centres de promotion sociale.A l’intervention de ces dernières a été mis en place  « Fonds d’Appui à la Solidarité Nationale » (FASNAS). Au total, un montant de 1 milliards 466 millions 138 mille FCFA a été injecté au  titre  de cette intervention au profit de 16.746 bénéficiaires. Le crédit va jusqu’à 100 000FCFA par individu et en fonction du besoin financier réel de son activité.Sur un autre registre, le FNM intervient dans le refinancement des IMF ou renforcement de capacités financières des IMF. A ce titre, le FNM a décaissé un montant total cumulé de 5 milliards 528 millions de FCFA au profit de 24 IMF à des conditions (de taux, de durée et de périodicité de remboursement) adaptées à leurs besoins aux développements et de satisfaction de leur clientèle.D’autres produits comme « Financement des Activités Agricoles en milieu Rural (FAAR) : 13 IMF bénéficiaires pour un total de 2 milliards 270 millions de FCFA et de crédit relais, constituent d’autres produits innovés par le FNM afin de renforcer les ressources financières des partenaires stratégiques.Toutes ces initiatives et tant d’autres s’inscrivent dans la vision du gouvernement de changement du président Yayi Boni qui repose sur la nécessité de créer un environnement national qui rendra les pauvres économiquement actifs et capables de changer leur condition de vie.
Le fonds de facilitation pour sécuriser les opérations de crédit.Dans la gamme de ses innovations, le FNM vient de rendre opérationnels le Fonds de Facilitation, un dispositif de prévention et de gestion des risques liés aux opérations de micro finance. Il s’agit d’une forme de garantie à apporter aux banques pour les motiver à accompagner financièrement les IMF dont les besoins demeurent très élevés en dépit des ressources financières mises à la disposition du FNM pour appuyer le secteur de la micro finance.A la réalité, le fonds de facilitation fonctionne comme un fonds de garantie destiné à faciliter l’accès aux crédits bancaires aux entrepreneurs individuels et aux instituions de micro finance dont les besoins de financement dépassent les seuils indicatifs de financement du FNM. Inscrit dans la stratégie d’optimisation des ressources du FNM, le Fonds de Facilitation  sera  rémunéré  à un taux qui permet aux couches  ciblées d’avoir le crédit à des conditions acceptables, au regard de leurs activités et permettent de lever les ressources bancaires avec le système d’effet de levier. Cela veut dire, que pour inciter les banques à financer les IMF et les entrepreneurs individuels, le FNM se propose de prendre en charge le tiers (1/3) des risques constitués par exemple d’impayés éventuels des bénéficiaires.Confère tableau 11 page 69 du document.Dans la même optique de favoriser une inclusion financière viable dans la quelle IMF, et banques collaborent de façon harmonieuse et productive, le Fonds de Facilitation est mis à la disposition des banques sous forme de dépôt à terme. Sur la base de ce dépôt du FNM qui du reste rémunéré, la banque accordera des financements pour un montant total répondant à un effet de levier égal à 3. Ainsi, si le FNM dépose d’un montant X fcfa dans une banque sous forme de fonds de facilitation, la banque doit rendre disponible une ligne de crédit au triple montant, de l’ordre de 3 x F CFA.Pour pouvoir bénéficier de crédits bancaires à travers le fonds de facilitation, les IMF partenaires du FNM où les entrepreneurs détenteurs de bons de commandes ou de projets porteurs viables soumettent à la banque qui l’instruit.L’opérationnalisation depuis cette année du fonds de facilitation va à terme, intégrer la micro finance au système financier en facilitant aux IMF l’accès aux ressources du marché d’une part et de permettre l’optimisation des ressources financières d’autre part ; toute chose qui concourt à la visibilité et à la pérennité du secteur de la micro finance.Renforcement des capacités et appui aux IMF à servir les pauvres sur le long terme.Le FNM n’apporte pas que de l’argent aux institutions de micro finances, mais aussi de l’assistance technique en terme de formation des agents pour valoriser les ressources humaines. Le FNM octroie aussi des véhicules et motos aux IMF afin de faciliter les déplacements et offrir des services de proximité aux populations sous toute l’étendue du territoire national.Les équipements en outil informatique ne sont pas du reste. La situation financière au 31 octobre 2010 des actions engagées par le FNM au titre de renforcement des capacités et appui institutionnel des IMF est consignée dans les figures ci-après. Confère tableau 10 graphique  9 de la page 65  du document  Arithmétiquement, plus de 600 agents des IMF ont été formés pour un total de 195 millions 298 mille 985FCFA injecté par le FNM.La formation, le volet le plus important de l’axe renforcement des capacités et appui institutionnel, a jusqu’alors porté essentiellement sur le renforcement des capacités des agents en gouvernance de gestion et de rentabilité des activités.Au regard de l’expérience acquise par les IMF dans ce domaine, le FNM projette d’orienter les formations sur les performances  sociales. La formation comme l’indique le graphique 9, est un besoin permanent, en constante évolution, au fur et à mesure que s’accroit le nombre des IMF partenaires du FNM. Le besoin en formation ira encore croissant au regard de l’engouement des IMF envers le FNM et surtout, de la politique envisagée d’ouvrir le FNM à toutes les institutions de micro finance.Par contre, la tendance est inversement proportionnelle à l’évolution des IMF, concernant les appuis matériels. Un total de 308 moyens roulants dont 8 véhicules 4×4 et 300 motos ont été offerts par le FNM pour faciliter le déplacement des agents des IMF vers les populations. Ce problème ne se pose plus lorsque s’élargit le cercle des IMF partenaires implantées un peu partout sur le sol béninois. Dès lors, il y a une tendance baissière des investissements lourds au démarrage du FNM. La courbe du graphique 9 est aussi descendante au niveau de l’appui en logiciel dont 14 IMF sont bénéficiaires pour un montant total de 63 millions de FCFA. Outre toutes ses interventions, le FNM poursuit la diversification de ses produits. Le programme « Alphabétisation, Micro Assurance Mutuelle de Santé » est l’un de ces nouveaux produits dont la procédure de mise en  œuvre est en cours.Somme toute, le fonds national de micro finance nourrit de réelles ambitions pour faire sortir le secteur de la micro finance des chemins battus. Le FNM se fait déjà une réputation auprès des IMF locales que des institutions étrangères avec lesquelles il noue des partenariats. A ce titre, la BOAD intervient dans le programme MCPP pour la promotion d’activités génératrices de revenus au Bénin pour un coût global de 1 milliard 580 millions de FCFA. La BADEA aussi participe au MCPP pour environ 587 millions de FCFA environ.
Quant à la banque islamique pour le développement est partie prenante du Projet Intégré d’Appui à la Micro Finance au Bénin à concurrence de 7 milliards de FCFA. Un bon point.
Le future plan stratégique 2011-2014 annonce des perspectives prometteuses à travers les quelles le FNM entend être une institution de référence tant du point de vue de son professionnalisme que de la pertinence de ses produits aussi bien pour les IMF que pour l’économie en générale

Mouhamed M. AKAMBI

Déclaration du Dr Margaret Chan, Directeur général de l’organisation mondiale de la santé à l’occasion de la Journée mondiale du sida 2010.Droits  de l’homme, un enjeu majeur de l’action mondiale contre le VIH

Lors de la journée mondiale du sida 2010, la communauté mondiale braque les projecteurs sur la protection des droits de toutes les personnes touchées par le VIH.La santé, le VIH et les droits de l’homme sont indissociablement liés. Les actions menées contre le VIH doivent garantir la protection et la promotion des droits de l’homme. En retour, la promotion et la protection des droits de l’homme réduisent le risque de contamination et la vulnérabilité au virus et rendent les programmes anti- VIH plus efficaces. Les populations les plus vulnérables et les plus exposés au VIH sont aussi souvent les plus sujettes aux violations des droits de l’homme. Les  politiques et les programmes du secteur de la santé contre le VIH doivent promouvoir les droits de l’homme et permettre aux individus d’exercer leurs droits.Le droit à la santé est au cœur de la lutte contre le VIH. S’il est encourageant d’apprendre que les épidémies d’infection à VIH se stabilisent dans la plus part des régions du monde, il est évident que trop de personnes encore n’ont pas accès aux services essentiels qui peuvent prévenir l’infection et sauver vies. Seulement  un tiers encore des personnes qui ont besoin du traitement antirétroviral en bénéficient. Malgré l’expansion des programmes de prévention de la transmission mère-enfant, en 2009 seulement 53% des femmes enceintes vivant avec le VIH avaient l’accès au traitement permettant d’éviter que leur enfant ne soit contaminé.Les populations les plus exposées à l’infection à VIH, notamment les utilisateurs de drogues injectables, les prostitué(e)s, les hommes homosexuels et les transsexuels, sont aussi celles qui ont le moins facilement accès aux services de prévention, de traitement, et de soins dont elles ont tant besoin. Par exemple, la couverture des programmes de réduction des risques est demeurée limitée en 2009. Sur les 92 pays qui ont fourni des informations, 36 avaient des programmes d’échange d’aiguilles et de seringues et 33 offraient des thérapies de substitution aux opioïdes.Les personnes vivant avec le VIH devraient jouir non seulement du droit à la santé mais aussi du droit d’accéder aux services sociaux essentiels comme l’éducation, l’emploi, le logement, la sécurité sociale et même l’asile dans certains cas. La protection des droits des personnes vivants avec le VIH est une bonne pratique de la santé publique car elle a des effets bénéfiques sur la santé et le bien-être des personnes touchées et elle rend les efforts de prévention plus efficaces. Un vaste ensemble de pays ont légiféré pour empêcher la discrimination à l’encontre des personnes vivant avec le VIH et des populations les plus à risque persistent. La stigmatisation et la discrimination liées à VIH continuent à compromettre la lutte contre le virus. La crainte que leur famille et leurs amis ne les évitent, la peur d’être marginalisés dans leur communauté ou de se voir refuser un emploi ou un service dissuadant souvent les individus de faire un test de dépistage ou de consulter les services spécialisés. Trop souvent, ce sont l’attitude et le comportement négatifs du personnel qui rendent les services de santé inaccessibles et inacceptables pour les personnes les plus exposées au risque d’infection et qui ont le plus besoin d’une prévention, d’un traitement et de soins. Les personnes vivant avec le VIH les toxicomanes,les prostitué(e)s et les hommes homosexuels devraient pouvoir consulter les services de santé où ils se sentent en sécurité et où ils bénéficient des meilleurs soins possibles, sans être jugés.
Ne rien faire pour promouvoir et protéger les droits de l’homme accroît la vulnérabilité et peut favoriser les épidémies d’infection à VIH. En Afrique subsaharienne, les femmes et les jeunes filles sont particulièrement vulnérables au virus : 80% de toutes les femmes vivante avec le VIH se trouvent dans cette région. En Europe orientale, plus de 50% des cas d’infection à VIH sont recensés parmi les utilisateurs de drogues injectables. En Espagne, en France et au Pays-Bas, entre un tiers et les trois quarts des nouveaux cas se rencontrent chez les migrants.A la veille d’une  nouvelle décennie, nous devons agir sur les lois, les politiques et les règlementations qui augmentent la vulnérabilité au VIH et le risque de contamination, empêche d’accéder aux services de santé ou portent atteinte aux droits de l’homme, en particulier ceux des populations vulnérables et les plus exposés. Dans près de 80 pays, les rapports sexuels entre personnes du même sexe constituent un délit et six d’entre eux appliquent la peine de mort. Dans plus de cinquante pays et territoires, la liberté de circulation et le droit de résidence des personnes vivants avec le VIH sont soumis à des restrictions. Dans nombre de pays, les toxicomanes sont mis en prison ou doivent suivre des programmes de désintoxication obligatoires au lieu de bénéficier d’un traitement efficace. Le secteur de la santé doit jouer un rôle essentiel en faisant valoir les approches et les arguments de santé publique quant les lois et les stratégies sont élaborés par d’autres secteurs.Aujourd’hui j’engage tous les secteurs à protéger les droits de l’homme, y compris le droit à la santé, et de combattre la discrimination. La collaboration avec les personnes vivant avec le VIH est essentielle pour lutter efficacement contre le virus et les Etat membres doivent garder à l’esprit l’engagement pris dans la déclaration politique sur le VIH/sida en 2006, de promouvoir un environnement juridique et social qui facilite l’accès au dépistage, à la prévention et au traitement. L’OMS adhère sans réserve à l’objectif de l’accès universel aux services essentiels contre le VIH. Mais cela ne sera pas possible si nous ne veillons à ce que les droits de chacun, partout, soient protégés et promus.Pour plus d’information veiller contacter :Tunga Namjilsuren, Responsable de communication
Département VIH/SIDA
Téléphone : +41 22 791 1073, Courriel :
namjilsurent@who.int

Aimez vous ? Partager:

franck